Le patrimoine de Tesson

L’église Saint-Grégoire de Tesson

L’église Saint-Grégoire, située au cœur du bourg, est un édifice du XIIème siècle, illustrant la transition entre l’art roman et le gothique en Saintonge.

La façade côté ouest comporte un portail en plein cintre encadré par deux arcs aveugles. Les voussures sont ornées de pointes de diamant. Au niveau supérieur, une colonnade se termine par un fronton triangulaire. Aux 2 angles du fronton, en haut relief, 2 sculptures représenteraient l’attaque d’un pèlerin de Saint-Jacques-de-Compostelle avec, à gauche, un pèlerin et, à droite, un brigand armé d’une hache.

A la croisée du transept, des faisceaux de colonnes sont collés aux angles pour recevoir une croisée d’ogives (début XIIIème siècle), à l’emplacement d’une coupole aujourd’hui inexistante. Le mur Sud de la nef a été percé, sous 2 arcs formerets, de 2 ouvertures, l’une en forme de trèfle, l’autre en forme de lune.

Le clocher actuel est un ajout au bâtiment initial, qui date de 1892. La cloche de bronze, don de Jean de Bremond, seigneur de Tesson, date de 1583. À l’intérieur de l’église, sur le mur Est du transept, une plaque de marbre rappelle les bienfaits de marquis de Monconseil (1695-1782), personnage illustre de la commune.

Tesson - Eglise

Le Souci de Chadennes

En Saintonge, le terme « souci » désigne une doline, s’agissant d’une dépression circulaire d’origine karstique, qui draine et absorbe les eaux de ruissellement depuis un bassin versant couvrant les communes de Préguillac, Thénac et Tesson. Il s’agit d’un site remarquable au plan spéléologique, constituant un lieu insolite sur la commune. Le site en question est actuellement une propriété privée.

Le talweg entaille les calcaires du Turonien et conduit les eaux météoriques vers le fond d’un entonnoir naturel d’une dizaine de mètres de diamètre. C’est « l’edou » du souci, qui, lors de pluies abondantes, peut déborder et inonder le bois environnant.

A 7 mètres en dessous de la surface du sol, se profile une galerie cahotique d’environ 6 mètres de largeur, comblée de débris végétaux et de roche. Celle-ci se poursuit par un étroit surcreusement, dominant lui-même un conduit transversal. Celui-ci se développe sur 20 mètres et se métamorphose en diaclase, atteignant la profondeur de 21 mètres.

Le cheminement est stoppé par l’obstruction d’une coulée stalagmitique ornée de micro-gours et recueillant une cascatelle. Un court passage au-dessus de la faille permet d’aborder une salle de 4,50 mètres de large, et 3,20 mères de haut, présentant les vestiges d’un aménagement (trous d’encastrement). Les eaux disparaissent par des failles, ralliant le ruisseau de la Soute au Sud-Est de la commune.

Tesson - Le Souci de Chadennes

Le Château Guynot

Le Château Guynot est une propriété remarquable intimement associée au personnage du Marquis de Monconseil. Étienne Louis Antoine GUINOT DE MONCONSEIL (1695-1782), dit Marquis de Monconseil, seigneur de Tesson, Thénac, Courcoury et Rioux, est un officier français, lieutenant-général des armées du roi en 1748. Tesson devient le centre de son marquisat en 1735.

Sa demeure, édifiée à l’emplacement de l’actuelle maison bourgeoise du début du XXème siècle, a elle-même remplacé un ouvrage plus ancien. Ce château du XVIIème siècle, considéré à l’époque comme l’un des plus magnifiques de la région, se composait de 3 pavillons à un étage reliés entre eux par des corps de logis en retrait. Il était flanqué de tours.

Tesson - Chateau Guynot

Le domaine était percé de 3 avenues. Celle qui demeure aujourd’hui conduit toujours à l’église, au centre du bourg. Ces avenues se rejoignaient en carrefour devant une large douve en hémicycle bordée de balustres, que franchissait un pont de pierre conduisant à la cour d’honneur. A la mort du marquis, son gendre, dit comte de la Tour du Pin, fit de nombreux et longs séjours au château de Tesson. Député de la noblesse de Saintonge aux États Généraux, il quitta le domaine en 1789.

Pendant la Terreur, le château, placé sous scellés, vit le petit-fils de Monconseil être caché par l’ancien maître d’hôtel du marquis, Grégoire Baudry. Le mobilier fut vendu aux enchères et le château saccagé et pillé. En 1797, le petit-fils Frédéric Séraphin retrouva un domaine fortement dégradé.

Le château, qui continua à se délabrer, passa ensuite entre les mains de l’arrière-petit-fils du Marquis de Monconseil, Aymar DE LA TOUR DU PIN en 1837, qui se résolut vers 1857 à faire abattre le logis. Le domaine fut ensuite revendu et partagé à plusieurs reprises. Le site du château et la partie Ouest du domaine finirent par être rachetés avant la Première Guerre mondiale par des descendants de Grégoire BAUDRY. C’est cette famille qui fit édifier la demeure que l’on voit actuellement à l’emplacement de l’ancien pavillon central.

A l’Est, dans les anciennes dépendances, se situe l’actuel domaine viticole dit « Château Guynot ». On y trouve une cave voûtée du château datant du XVIIIème siècle. Dans la partie des vestiges de l’ancien parc rattachée à ce domaine, on peut aussi y voir une glacière dont le Marquis de Monconseil avait découvert l’utilité, à Versailles, pour la conservation des aliments et la réalisation de sorbets.

Autres éléments marquants du patrimoine communal

Dans le bourg, la Halle constitue un élément patrimonial majeur de la commune. Cet ouvrage est originaire du XVIIIème siècle. Ainsi, le Marquis de Monconseil décide, en 1773, l’établissement de foires et de marchés qui se tiennent alors sous cette halle, bâtie par un charpentier de la commune.

Voisin de la halle, l’ancien hospice, jusqu’à récemment occupé par un office notarial, est partie intégrante de l’histoire de la commune. Édifié en 1777, ce bâtiment est à l’origine une maison de charité construite par le Marquis de Monconseil. Dans une convention passée avec la congrégation de la Sagesse, approuvée par lettres patentes de Louis XVI en novembre 1776, il finança, outre la construction, le mobilier, le linge, le matériel médical. L’établissement fut fermé lors de la Révolution.

A proximité de l’église, se trouve une croix hosannière datant du XVème siècle. Ce type de croix est propre à la Saintonge. Monument funéraire dont le nom vient vraisemblablement de Hosanna, cette croix était originellement un lieu de procession lors du dimanche des Rameaux.

Il convient de noter la présence d’anciens moulins sur la commune, témoins de la vie rurale d’autrefois. Originellement au nombre de 14, la commune n’en compte plus que 3, situés aux lieux-dits « Moulin Creugnet », « Les Quatre Moulins » et « La Pierrière ».

Parmi les autres éléments marquants du patrimoine local, figurent les anciennes carrières de Tesson, situées le long de la route des Carrières, ayant connu une activité florissante au cours du XVIIIème jusqu’à la première moitié du XXème siècle.

Tesson - Les Halles
Tesson - Croix Hosannière
Tesson - Place Monconseil et église

Les itinéraires locaux de randonnée

La commune est traversée par l’itinéraire de Grande Randonnée GR de Pays de Saintonge, ou GR 360, couvrant 475 kilomètres, décrivant une boucle à travers une partie de la Saintonge. Cet itinéraire couvre environ 3,3 kilomètres sur la limite Sud de la commune.

La commune dispose également de nombreuses voies communales et chemins ruraux parcourant son territoire de façon homogène, et permettant la découverte de son patrimoine. Plusieurs itinéraires de randonnée infra-communaux sont cartographiés à partir de ces derniers.

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